Le vieillissement
Par convention, on parle de vieillissement à partir d’un certain âge, l’âge mûr. Après, on parle du 3e âge (65-89ans), et du 4e âge (plus de 90). Le vieillissement d’un organisme débute donc après la phase de maturité. Les transformations auxquelles ont assiste durant le développement ne sont pas incluses dans le vieillissement.
Le vieillissement organique
Au cours de la vie chaque organe subit des changements qui le rendent moins performant. Chacun ne vieillit pas au même rythme. D’un individu à l’autre, le vieillissement primaire ne va pas s’exprimer de la même façon. Les causes du vieillissement peuvent être endogènes (génétiques) ou exogènes (comportement et environnement). Selon l’OMS, 75% des affections meurtrières proviennent de ces facteurs. Les comportements alimentaires et tabagiques ont une influence importante sur les cancers et les diabètes. On note une atrophie du cerveau durant le vieillissement. Il s’agit d’une réduction de 2% à partir de 50 ans. En parallèle, on observe une dégénérescence neuronale.
Le vieillissement perceptif
Lieury, en 90, définit la perception comme étant l’ensemble des mécanismes physiologiques et psychologiques dont la fonction générale est la prise d’informations dans l’environnement ou dans l’organisme lui-même. Quand la personne trouve ses fonctions perceptives altérées, c’est donc également son interface avec le monde et avec son corps qui dysfonctionne. Les modifications liées à l’age peuvent se situer à différents niveaux. Soit c’est le canal sensoriel lui-même qui va être touché (l’organe), soit c’est la zone cérébrale au niveau duquel il se projette et ou l’information est traitée.
Il y a une perte du goût (élévation des seuils perceptifs). Pour obtenir une même sensation, il faut une concentration plus importante. Au niveau de l’olfaction, les seuils semblent stables jusqu'à 60 ans. Au-delà de 60 ans, on observe un déclin léger et qui dépend des individus et des odeurs testées. Pour la kinesthésie (perception de nos mouvements), il semblerait exister une différence majeure dans la perception des mouvements passifs entre les sujets jeunes et les sujets agés (aucune différence pour les mouvements actifs).
Au niveau du toucher, il y a une diminution de la sensibilité aux pressions. Le seuil de sensibilité à la chaleur augmente également. Concernant la douleur, même si la plainte augmente avec l’âge, la sensation de douleur reste stable. Au niveau de l’équilibre, la position debout ou orthostatique est d'abord difficile à acquérir pour le jeune enfant, et ensuite difficile à maintenir pour l’adulte. On est le seul animal à marcher debout, et cela va entrainer des problèmes (varices, problèmes de dos). Cela va être un facteur de chute. L’organe sensoriel qui gère l’équilibre (système vestibulaire) subit une dégénérescence (cellule cilliées) commence à 40 ans et se poursuit lentement jusqu’à 70 ans pour accélérer alors significativement (sensations de vertige plus récurrentes chez la personne agée).
Pour l’audition, il est connu qu'elle baisse avec l’âge. Dés 40 ans pour certaines catégories de son, et à partir de 50 ans, on note une baisse de niveau de perception du langage et une baisse de l’audition. Cette baisse véhicule progressivement un isolement social. La vision est une modalité sensorielle particulièrement sensible à l’âge. Dés 40 ans, on observe un déclin de la structure optique de l’œil.(crystallin, cornée, humeur vitrée, muscles occulaires). Une diminution de la perception des objets distants, de la profondeur, de l’évaluation des distances. Dés 60 ans, la structure rétinienne subit un déclin qui se traduit par la perte de la vision fine (détails) et une réduction du champ visuel.
Le vieillissement de l’intelligence
Grégoire (1985), sur une population agée de 25 à 79 ans, avec le test WAIS-R, note une diminution du QI global lors du vieillissement. Cependant, les connaissances scolaires vont rester stables voire s’améliorer. Par contre, l’intelligence liée au contexte nouveau (faire des puzzle ou des énigmes) vieillirait dés 30 ans. En dehors de la psychométrie, on peut noter un vieillissement de l’intelligence à travers l’approche cognitive. Plusieurs auteurs notent le vieillissement opératoire chez le sujet âgé (appauvrissement dans la capacité à effectuer des opérations mentales caractérisées par leur réversibilité et les capacités d’abstraction). Il y a donc une régression cognitive avec le vieillissement. L’effort intellectuel a également de moins en moins de sens ; d’autant plus que l’individu est retiré de la contrainte sociale du travail. Il y a donc moins de sollicitations et un manque de motivation.
Le vieillissement de la mémoire
Dés 40 ans, le cerveau subit des pertes neuronales. Cependant, il y en a tellement que l’on peut arriver au terme de notre vie sans avoir de perte de mémoire. Mais avec l’âge, on observe un ralentissement des capacités cérébrales, et la transmission des informations est moins rapide. Cela se traduit par des difficultés à réaliser de nouvelles acquisitions. Les souvenirs anciens existent, mais la récupération des informations est plus complexe. Globalement, les mémoires de travail et épisodiques semblent les plus concernées par le déclin normal. On observe un déclin au niveau des substances chimiques dont le cerveau à besoin pour fonctionner. Dans la maladie d’Alzheimer, la dégradation de l’hippocampe tient une place majeure dans l’apparition de troubles mnésiques, ce qui n’est pas le cas dans le vieillissement normal. Comme pour le vieillissement de l’intelligence, la mémoire doit être stimulée.
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Rédigé par Laurent Pujol, psychologue, Bergerac